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RESCRIT FISCAL 

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Le rescrit fiscal est un dispositif permettant à une entreprise ou un particulier de solliciter l’administration fiscale afin d’obtenir une position officielle et sécurisante sur une situation ou une opération avant de l’engager. L’administration donne ainsi un avis formel sur l’interprétation de la réglementation fiscale applicable dans un cas spécifique. Si le contribuable suit cet avis, il est protégé contre toute remise en cause ultérieure par l’administration, même en cas de contrôle fiscal. 

 

Voici les éléments essentiels à comprendre sur le rescrit fiscal : 

 

1. Finalité du rescrit fiscal 

 

Le rescrit permet de sécuriser juridiquement les décisions prises en matière fiscale. En cas de doute sur l’interprétation d’une loi ou d’une règle fiscale, une entreprise ou un particulier peut demander à l’administration de se prononcer à l’avance. Cela permet d’éviter les risques de redressements fiscaux coûteux. 

 

2. Les types de rescrits fiscaux 

 

Il existe plusieurs formes de rescrits, en fonction de la nature de la question posée : 

  • Rescrit général : concerne l’interprétation de la législation fiscale en vigueur. 
  • Rescrit particulier : concerne des régimes spécifiques, comme les régimes de faveur (exemple : crédits d’impôt, TVA). 
  • Rescrit abus de droit : permet à une entreprise de demander si une opération envisagée pourrait être considérée comme abusive par l’administration. 
  • Rescrit fiscal en matière d’exonération : pour les organisations à but non lucratif qui souhaitent vérifier leur statut vis-à-vis de l’impôt. 

 

3. Comment formuler une demande de rescrit ? 

 

La demande doit être rédigée par écrit et adressée à l’administration fiscale compétente, généralement la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP). Elle doit être précise et contenir tous les éléments nécessaires à l’analyse de la situation. Le demandeur doit notamment indiquer : 

  • Les faits et opérations concernés, 
  • Les dispositions légales applicables, 
  • Son interprétation des textes. 

 

4. Délai de réponse 

 

L’administration fiscale a un délai de 3 mois pour répondre à une demande de rescrit. En l’absence de réponse dans ce délai, l’accord implicite est supposé acquis, ce qui est un avantage pour le contribuable. 

 

5. Effet contraignant du rescrit 

 

Si l’administration fiscale donne une réponse favorable au contribuable, cette réponse engage l’administration. En cas de contrôle fiscal ultérieur, le contribuable est protégé et ne peut pas être sanctionné, à condition que les faits exposés dans la demande correspondent bien à ceux vérifiés par l’administration. 

 

6. Exceptions et limites 

 

Toutefois, la protection offerte par le rescrit fiscal connaît des exceptions. Par exemple, si les faits exposés évoluent ou si l’administration prouve une fraude ou une dissimulation, la réponse favorable ne sera plus opposable. 

 

7. Rescrit fiscal et sécurité juridique 

 

Le rescrit constitue une véritable assurance pour le contribuable qui souhaite sécuriser ses décisions fiscales et éviter des litiges avec l’administration. C’est un outil souvent utilisé par les entreprises avant des opérations importantes telles que des restructurations, des cessions d’actifs, ou des projets d’investissement. 

 

En résumé, le rescrit fiscal est un dispositif précieux pour clarifier les situations fiscales complexes, sécuriser les opérations futures, et éviter des contentieux coûteux avec l’administration. 

 

 

Sources légales du rescrit fiscal 

 

Article L.80B du Livre des Procédures Fiscales (LPF) Sur la procédure de rescrit  

Article L.64 du Livre des Procédures Fiscales (LPF) Sur l’abus de droit
Article L.80A du Livre des Procédures Fiscales (LPF) Sur le rescrit général
 

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